14 juillet 2009

Le plan IT de la RW

Prochaine législature: les petites touches IT de l'Olivier

13 juillet 2009 -- Brigitte Doucet
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Pas de pôle I(C)T dans l'accord de gouvernement intervenu, ce week-end, en Région wallonne et Communauté française - mais personne n'en espérait réellement un.

On le savait depuis quelque temps déjà, le 6ème pôle de compétitivité wallon sera orienté écologie et développement durable. Quant à l'ICT, elle demeure considérée comme une technologie 'transversale', destinée à soutenir, de l'intérieur, les divers axes d'activités. Elle n'est toutefois pas absente du texte de l'accord puisqu'on la retrouve à divers étages.
Société de la connaissance

Un chapitre est consacré la "société de la connaissance et de l'information" avec, pour ambition, de "lever toutes les barrières d'ordre éducatif, culturel ou sociologique".
Pour lutter contre la fracture numérique, le gouvernement "s'engage à poursuivre et améliorer la formation aux technologies de l'information et de la communication (TIC), à favoriser l'accès à Internet et à l'équipement, et à promouvoir l'utilisation de logiciels libres et de normes ouvertes." Le nombre d'EPN (espaces publics numériques) sera renforcé.
La formation aux TIC devra être assurée "dès le plus jeune âge" (dès l'enseignement primaire). Le projet CyberClasse se voit ainsi citer dans l'accord de gouvernement. Non pour parler d'une réévaluation ou d'un redimensionnement mais simplement pour constater qu'il devrait améliorer la norme d'équipement des écoles (1 ordinateur par 15 élèves au lieu de 33, jusqu'ici) et pour souligner que les Centres de compétence sont là pour assurer une formation gratuite aux enseignants et directeurs d'école.

Des pistes d'avenir sont néanmoins esquissées :
- poursuite des efforts d'amélioration de la maintenance du matériel usagé dans les écoles,
- développement de la formation des enseignants à l'utilisation des nouveaux outils informatiques,
- promotion de la connectivité haut débit,
- renforcement des formations prodiguées par les Centres de compétence (notamment au bénéfice de la promotion sociale),
- formation des jeunes et moins jeunes à une utilisation critique et sélective d'Internet.

Côté entreprises, l'accord de gouvernement parle de "développer leur compétitivité numérique" et d'"améliorer la progression de l'usage des TIC, en particulier l'e-business". Pour ce faire, l'AWT (agence wallonne des télécommunications) aura pour mission de conseiller davantage PME et indépendants pour faciliter l'accès aux réseaux haut débit et de renforcer son rôle de veille technologique pour les jeunes sociétés actives dans les TIC.
Le réseau fibre à haut débit sera renforcé et le nombre de zonings connectés sera accru.

Un effort sera fourni, d'une part, du côté des échanges et de la collaboration entre entreprises et filières qui développent des produits et services s'appuyant sur l'IT (e-santé, télémédecine, animation 3D...) et, de l'autre, de l'"encouragement" à utiliser les TIC dans les domaines des transports, de la construction, du tourisme, du secteur médical... Une petite phrase qui résonne comme un adoubement du nouveau plan d'action de l'Infopole (cluster TIC wallon) et de la volonté déjà exprimée des divers 'clusters' et autres pôles de compétitivité d'accentuer leurs collaborations.

En matière d'ICT pour entreprises, deux axes semblent avoir la préférence : d'une part, la promotion de l'e-business et, de l'autre, la sécurité dans l'usage des TIC (prévention, sensibilisation, aide à l'investissement dans les protections).
Un paragraphe est par ailleurs consacré aux jeunes pousses (sans distinction de technologies) qui sont l'émanation d'universités, de hautes écoles ou de centres de recherche. Les diverses étapes de leur existence (création, développement, arrivée à maturité) devraient faire l'objet de "mécanismes de soutien (plus) spécifiques."
La promotion du 'libre'

Le secteur public, lui, semble avoir été enjoint de montrer l'exemple en matière d'utilisation de normes ouvertes et de logiciels libres :
- promotion et utilisation, "dans la mesure du possible", de normes ouvertes et logiciels libres dans les administrations publiques, organismes d'intérêt public et cabinets ministériel ;
- développement d'une plate-forme d'échange, de coopération et d'information en matière de logiciels libres et de normes ouvertes entre tous les acteurs publics actifs dans les TIC ;
- promotion de l'usage des logiciels libres auprès des citoyens et entreprises, notamment par des actions de sensibilisation et de formation ;
- promotion et formation à l'utilisation des logiciels libres dans les écoles.

Deux phrases font allusion à l'orientation future de l'informatique des services publics wallons, dont on sait qu'elle traverse une période cruciale après la dénonciation du GIEI et le rapatriement de certaines compétences (voire applications). A l'avenir, lorsque des développements devront encore être faits sur mesure, le gouvernement demandera à être "propriétaire des codes source ou d'en avoir la disponibilité selon une licence libre reconnue."

Les cahiers de charges (toujours pour des développements sur mesure) devront être adaptés de telle sorte à favoriser les candidatures de PME.
A noter aussi l'organisation, par le Conseil de la Politique scientifique Wallonie-Bruxelles, d'un processus de "technology assessment" devant "éclairer les décideurs politiques, notamment les parlementaires, sur les enjeux technologiques et scientifiques."
L'iT en transversal

L'accord de gouvernement signale au passage, mais sans s'y attarder, l'intérêt de voir les nouvelles technologies être davantage mises au service de la mise à l'emploi. Le Forem est ainsi invité à "intensifier l'envoi d'offres d'emploi individualisées par le biais des nouvelles technologies (sms, courriel, ...) et à développer notamment un système de matching entre l'offre et la demande."

On retrouve encore l'ICT citée dans 3 domaines spécifiques :
- le soutien aux exploitations agricoles, où il s'agira de "promouvoir les outils informatiques de gestion technique et économique au sein des exploitations agricoles" ;
- la participation active des aînés à la vie en société, en leur permettant de "s'initier à l'informatique, notamment à l'accès au réseau Internet" ;
- la lutte contre le surendettement, via l'"harmonisation de la gestion informatique des dossiers de services de médiation de dettes."

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